Présentation

A capriccio, ad libitum, a piacere, autant de mots savants que les compositeurs ont utilisés pour indiquer à leurs interprètes de jouer leurs œuvres comme bon leur semble, selon leur bon plaisir. « On les forcera à être libres », comme aurait dit Jean-Jacques Rousseau. Les caprices pianistiques de Brahms et Liszt exigent une grande rigueur technique et musicale, mais aussi et surtout un esprit passionné, fougueux, ardent, et fier, dans la lignée de Chopin.

Composés en 1878, les huit Klavierstücke op.76 de Brahms comportent quatre Capricci et quatre Intermezzi. Thèmes ardents, déferlements d’arpèges torturés et rythmes antagonistes dans les caprices y côtoient des mélodies méditatives et douces, des sérénades expressives et tendrement romantiques dans les intermèdes.

Les trois Études de concert de Liszt, sous-titrées « Caprices poétiques » dans leur édition française, datent de 1848, année révolutionnaire s’il en est. L’écriture lisztienne passe de l’élégie à l’exubérance en toute élégance, finesse et grâce, dans un mouvement proprement « a capriccio ».

Un programme placé sous le signe de la liberté, donc, mais aussi de la passion, de la détermination, et de la force intérieure.