Présentation

Ce récital s’ouvre avec la Sonate n° 28 en la majeur, op.101 de Ludwig van Beethoven, sonate avec laquelle le compositeur entame la dernière phase de sa production pianistique. Dans cette musique, il n’est plus question « d’épater les foules » ; les dernières œuvres sont écrites aussi bien contre le piano que pour le piano, et certains passages exigent de l’interprète une solidité et une intuition musicales qui dépassent de loin la maîtrise technique de l’instrument. Sa quête de sens et d’expressivité est devenue absolument centrale, et ainsi sa musique s’affranchit au besoin des orientations formelles ou architecturales en cours.
On se plonge ensuite dans la forêt et l’univers schumannien avec les Scènes de la forêt, op.82 constituées de neuf petites pièces composées en 1849. Dans cet ensemble de petites partitions, une atmosphère étrange et belle crée une unité entre chaque morceau. Les Scènes de la forêt peuvent être considérées comme la dernière œuvre pour piano de Robert Schumann. En effet, c’est à partir de 1849 que le compositeur décline et sombre dans la folie. L’émotion que Schumann est capable de transmettre et d’insuffler dans ses partitions va alors rapidement diminuer. Cette œuvre, que l’on peut qualifier de naturelle, se situe au sommet de l’art du compositeur. C’est à cette période charnière que Schumann écrit un texte à la fois simple et touchant, d’une grande sensibilité.
Le récital se termine tout en éclat avec le Choral et variations d’Henri Dutilleux. Ce final de sa Sonate pour piano, qui a été dédié à son épouse Geneviève Joy et créé par elle, met fin à ce trajet musical tout en splendeur et virtuosité.

Sten Ulloa Carler