Présentation

La Russie a une portée très puissante dans l'imaginaire de chacun. Par sa culture immensément riche et profonde, charnelle, instinctive, brute mais aussi hautement spirituelle et sensible, elle évoque très vite en nous des images, des sensations, un mode de vie, des traditions…

Les quatre compositeurs russes de ce programme nous emmènent vers cet élan slave, cette ardente nécessité à tout exprimer, vers la Sainte Russie aussi et ses chants liturgiques si profonds, les cloches de la cathédrale Saint-Basile-Le-Bienheureux…  Ce sont aussi les témoins d'une Russie que l'histoire a tourmentée et durablement transformée.

Certaines de ces pièces ont un rapport non négligeable avec la France: la Dumka a été dédiée à un célèbre pianiste français de l'époque, Antoine François Marmontel ; Tchaïkovski souhaitait fortement conquérir le public français; et Scriabine a composé sa Sonate n°5 en fa dièse majeur op. 53 alors qu'il vivait à Paris, entre 1907 et 1908. 

Pour débuter ce concert, Guilhem Fabre a choisi d'interpréter une œuvre typiquement germanique (la Sonate n°8 en do mineur, op. 13 dite « Pathétique » de Beethoven). Ses similitudes avec la Dumka, op. 59 en do mineur (tonalité, surnom « pathétique » qu'utilisera Tchaïkovsky pour sa plus célèbre symphonie) lui ont paru être un bon moyen de mettre en avant la spécificité de la musique slave, marquée elle aussi par le génie de Beethoven.