Présentation

Nous vous proposons de voyager ensemble parmi des œuvres de musique française pour violon et piano, de la Première Guerre Mondiale jusqu’à la fin des années 20. Nous suivrons ainsi les transformations esthétiques de cette période marquée par le grand bouleversement de ce conflit mondial, à travers un répertoire qui se souvient de l'esprit du salon.

Le chant du cygne de Debussy, sa Sonate pour violon et piano en sol mineur, est une œuvre passionnée et d'un pathétisme affecté par les épreuves de la guerre et de sa maladie. Elle incarne l’ultime bascule esthétique d’un compositeur qui, à la toute fin de sa vie, se renouvelle une fois encore avec le retour à un certain classicisme, préfigurant ainsi les évolutions à venir. Jean Cocteau écrit ainsi en 1918 : « Assez de nuages, de vagues, d’aquariums, d’ondines et de parfums la nuit ; il nous faut une musique sur terre, une musique de tous les jours ». Ces propos sont incarnés par la production de Germaine Tailleferre et par les autres compositeurs du Groupe des Six. C’est également dans cette atmosphère qu’est écrite la Sonate pour violon et piano de Maurice Ravel, compositeur qui, s’il jouit à ce stade de son parcours d’une notoriété considérable, demeure curieux de toutes les évolutions musicales de son temps (notamment l’émergence du Jazz). Il réinvente de ce fait constamment son langage, qui atteint un certain dépouillement et un caractère ascétique dans cette œuvre de maturité.

Iris Scialom et Baptiste Tricot