

Des personnalités affirmées – Carte blanche à Adam Laloum
Philippe Chardon | Violon
Michèle Pierre | Violoncelle
Adam Laloum | Piano
Présentation
L’unique mouvement du Trio nº1 en ut mineur, op. 8 de Dmitri Chostakovitch témoigne d’une sûreté de forme et d’une fermeté dans le propos qui étonnent sous la plume d’un adolescent encore étudiant au conservatoire. Plus frappante encore que la qualité de la facture, la personnalité de l’artiste s’impose dans toute sa puissance.
Le cycle Liederkreis, op. 39 de Robert Schumann atteint une rare cohésion dans son absence d’action, l’activité se réduisant à une rêvasserie solitaire. Cette euphonie presque palpable de la Stimmung vient de l’idéale rencontre de deux sensibilités qui semblent n’en faire qu’une, tant elles vibrent à l’unisson. Tous deux classiques dans la forme, mais chantres de la nature et de l’âme, poète et musicien se révèlent ici allemands jusqu’au plus profond de leur être, et manient avec la même émotion le vocabulaire romantique empli de sentiment et émaillé d’images secrètes.
Le Nocturne de Thierry Escaich débute dans une atmosphère sombre et décharnée. Le compositeur joue sur les rôles des deux instruments avant d’exposer le premier personnage expressif de l’œuvre, une longue phrase élégiaque au violoncelle. Le procédé formel de la suite de l’œuvre est quasiment cinématographique : une danse vive rythmique irrégulière et particulièrement complexe naît dans le lointain, interrompue par des sortes de « flash-back » du début. Ce n’est que progressivement que s’opère un travail de fusion entre ces divers personnages pour aboutir à un tourbillon de plus en plus effréné.
Chef-d’œuvre incontestable de la musique de chambre française au XIXe siècle, la Sonate en la majeur de César Franck est dédiée au violoniste Eugène Ysaÿe. C’est une œuvre capitale dans l’évolution du genre. Elle constitue un très bel exemple de sonate cyclique, tous les mouvements partageant des motifs thématiques communs.
Enfin, avec ses Zwei Gesänge, op. 91, Johannes Brahms franchit un cercle de plus dans la quête du sublime. Il aborde des régions qu’il avait jusque-là réservées à ses grandes œuvres chorales, telles que le Requiem allemand et la Rhapsodie pour contralto, qu’il est impossible de ne pas associer à ce diptyque.
Programme
- Dmitri Chostakovitch (1906 – 1975)
Trio nº1 en ut mineur pour violon, violoncelle et piano, op. 8 | 1923
- Robert Schumann (1810 – 1856)
Liederkreis, op. 39 sur des poèmes de Joseph von Eichendorff | 1840
In der Fremde (Loin du pays natal)
Intermezzo
Waldesgespräch (Dialogue dans la forêt)
Die Stille (Le secret)
Mondnacht (Nuit de lune)
Schöne Fremde (Beauté des lointains)
Auf einer Burg (Le château abandonné)
In der Fremde (Loin du pays natal)
Wehmut (Mélancolie)
Zwielicht (Entre chien et loup)
Im Walde (Dans la forêt)
Frühlingsnacht (Nuit de printemps) - Entracte (special)
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- Thierry Escaich (Né en 1965)
Nocturne pour violoncelle et piano | 1997
- César Franck (1822 – 1890)
Sonate en la majeur pour violon et piano | 1886
Allegretto ben moderato
Allegro
Recitativo-Fantasia (Ben moderato)
Allegretto poco mosso - Johannes Brahms (1833 – 1897)
Zwei Gesänge pour voix d’alto, alto et piano, op. 91 (transcription) | 1864 – 1884
Gestillte Sehnsucht (Nostalgie apaisée) sur un poème de Friedrich Rückert
Geistliches Wiegenlied (Berceuse spirituelle) sur un poème d’Emanuel Geibel, d’après Lope de Vega
Des personnalités affirmées – Carte blanche à Adam Laloum
Samedi22
Juillet
2017 18:00