Présentation

Les œuvres de clavecin proposées dans ce programme, si elles joignent les styles français et allemand, tout comme les XVII^e et XVIII^e siècles, jettent d’abord un regard sur la plume remarquable de deux compositeurs de moins de trente ans.

Louis Couperin est l’auteur de suites de danses. En autonomisant l’écriture pour clavecin par rapport à la musique pour le luth ou la polyphonie à quatre voix, en initiant l’écriture de préludes non mesurés jusqu’à présent improvisés, l’apport du compositeur au genre est considérable. Sa musique révèle une conscience aiguë de la ligne mélodique et une vive recherche de couleurs harmoniques.

Jean-Sébastien Bach, avec les sept toccatas pour clavecin qu’il compose à Weimar vers 1709, offre au genre des dimensions jusqu’alors inouïes chez ses prédécesseurs : il y mêle un style libre d’aspect improvisé à un goût brillant de la fugue. Le rendu sonore de ces pièces est riche en contrastes, surprises et gestes fougueux.

Si Louis Couperin meurt jeune, sans avoir eu le temps de publier, J.S. Bach a bientôt la carrière que l’on connaît. La mise en regard de leurs œuvres respectives permet de percevoir chez eux un goût déjà affirmé et une habilité toute particulière pour tirer parti du style national de leur époque, de ses attendus et de ses contraintes, pour en proposer des œuvres d’une grande liberté, traversées de toute part de brillants éclairs de jeunesse.