Présentation

Ce programme est construit autour de deux grands thèmes romantiques : la mort et l’amour, cette poussée irrésistible vers la vie.
La sonate n°32 est la dernière sonate de Beethoven. Composée entre 1820 et 1822, elle est une synthèse entre les extrêmes, une réconciliation des contraires. Le premier mouvement Maestoso est grave et solennel puis se poursuit dans un caractère passionné, brillant et roboratif. Par contraste, le second mouvement Arietta se drape dans la spiritualité, la divinité, la mort et l’au-delà. Pour Alfred Brendel, « l’opus 111 est à la fois une confession qui vient clore les sonates et un prélude au silence ».
Pour continuer ce voyage entre l’amour et la mort, nous entendrons « El amor y la muerte » issu de la suite pour piano Goyescas de Enrique Granados. Cette ballade est la plus dramatique de l’opus et doit être interprétée, selon les indications du compositeur, « avec beaucoup d’expression, comme par une personne heureuse de souffrir ».
Les Etudes-Tableaux, opus 39, de Sergueï Rachmaninov sont des tableaux musicaux évocateurs d’images. Elles narrent une histoire, décrivent une scène ou encore une atmosphère.
Enfin, la sonate n°5 de Alexandre Scriabine marque un changement formel (elle ne comporte qu’un seul mouvement) mais aussi stylistique avec l’usage d’un langage harmonique nouveau. Scriabine annonce dès la première page de la partition le mysticisme qui traverse l’œuvre par un extrait de son Poème de l’Extase :

Je vous appelle à la vie, ô forces mystérieuses !
Noyées dans les obscures profondeurs
De l’esprit créateur, craintives
Ebauches de vie, à vous j’apporte l’audace !