

Il viaggio dell’anima : dialogues franco-italiens
Louise Ayrton | Violon
Alice Trocellier | Viole de gambe
Lucie Chabard | Clavecin
Ensemble Théodora | Ensemble
Présentation
« Représentez-vous une vieille coquette raffinée, chargée de rouge, de blanc et de mouches (…), souriant et grimaçant de la manière la plus fine et la plus étudiée (…), toujours du brillant, de la vivacité, ni justesse ni prudence. Une envie perpétuelle de plaire à tout le monde (…) ; avec cela sans cœur, sans âme et sans sincérité : voilà la musique italienne. » (1)
Brossard, Lecerf de la Vieville, Raguenet et Blainville… Autant de théoriciens qui ont évoqué les différends entre musique française et italienne à l’aube du XVIIIe siècle. Si le débat fait rage entre partisans et opposants de la musique italienne, l’influence des musiciens transalpins est palpable chez leurs homologues français dès les années 1660. Commandé par Mazarin, ministre italien du roi de France, conçu par des artistes italiens pour la cour de France L’Ercole Amante de Cavalli constitue un premier trait d’union entre les conceptions esthétiques italienne et française dont Lully saura tirer parti presque dix ans plus tard.
C’est dans cet esprit que l’Abbé Matthieu – curé de St André des Arts – organise dès 1680 des réunions clandestines auxquelles les musiciens français les plus téméraires se joignent pour entendre les premières sonates de Corelli, les œuvres de Stradella et de Carissimi. Parmi eux figure François Couperin qui publiera quelques années plus tard sa première sonade en trio sous un pseudonyme italien, préférant l’anonymat devant « l’âpreté des français pour les nouveautés étrangères sur toutes choses (…). »
C’est en hommage à ces musiciens audacieux que le programme de ce soir s’est construit. Extraits d’opéras, sonates & tocades se côtoient dans un jeu d’influence entre compositeurs italiens venus faire fortune en France et leurs contemporains français. Admirateurs de ce nouveau style, François Couperin, Elisabeth Jacquet de la Guerre et François Duval s’essayent à la sonate tandis qu’un peu plus tôt Teobaldo Gatti et Antonia Bembo puisaient leurs textes dans la langue française.
(1) Comparaison de la musique italienne et de la musique française, (1704) Lecerf de la Viéville
Programme
- Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Canzoni da sonare a una, due, tre et quattro libro primo | 1634
Extrait : Canzon prima a due : canto e basso - Francesco Cavalli (1602-1676)
Ercole Amante | 1662
Extraits : Acte I, scène 3
E vuol dunque Ciprigna
Ma in amor cio ch’altri fura - Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
Premier Livre de Pièces de Clavecin | 1687
Extrait : Prélude de la suite en la mineur - Paolo Lorenzani (1640-1713)
Airs Italiens | 1695
Extrait : Tornami in peto speranza cara - Teobaldo di Gatti (1650-1727)
Extraits de Scylla, Tragédie mise en musique | 1701
Prologue :
Entrée
Clairs Ruisseaux coulez dans la plaine
Marche pour les Divinitez des Eaux
Canaries - François Couperin (1668-1733)
Goûts Réunis, ou Nouveaux Concerts | 1724
Extrait : Neuvième Concert : Rittrato dell’ amore
Le charme. Gracieusement et gravement
L'enjoüement. Gayement
Le je-ne-scay-quoy. Gayement
La noble fierté. Sarabande. Gravement
La douceur. Amoureusement
L'et cӕtera, ou Menuets - Antonia Bembo (1640-1720)
Produzioni Armoniche | 1695-1700
Extrait : Ha que l’absence - Marin Marais (1656-1728)
Deuxième Livre des Pièces de Viole | 1701
Suite en la majeur
Extrait : La Gracieuse - François Duval (1672-1728)
Amusements pour la Chambre - Sonates à violon seul avec la basse | 1718
Extrait : Sonate en sol majeur
Grave
Gay (les croches égales)
Sarabande
Les Cascades - Teobaldo di Gatti (1650-1727)
Airs italiens de Monsieur Theobaldo dè Gatti | 1696
Extrait : Non chiedo amor - Sébastien de Brossard (1655-1730)
Judith ou la mort d’Holopherne, Cantate à voix seule avec un violon et une basse continue | ca. 1705-1725
Extrait : Sommeil
Déjà de ses pavots épais
Il viaggio dell’anima : dialogues franco-italiens
Mardi12
Juillet
2022 20:00