Concert

Le Funèbre et le Macabre chez les Grands Romantiques

Konstantinos Alexopoulos |

Présentation

On se pose beaucoup de questions pendant notre vie et ce sont des questions sans vraie réponse. Qui sommes-nous et où va-t-on ? Est-ce que la vie est juste un prélude à la mort et rien de plus ? À mon avis, nous n’en serons jamais sûrs. Mais finalement, est-ce vraiment nécessaire de tout savoir, ou est-ce simplement que la métaphysique est un sujet auquel nous aimons beaucoup penser ?

Kaija Saariaho est une compositrice profondément inspirée par la métaphysique et, en utilisant des éléments de musique de film, elle crée une atmosphère vraiment spectaculaire. Le plus impressionnant à mon avis est le peu de notes qu’elle utilise dans son Prélude et Sarabande pour exprimer beaucoup d’émotions, quelque chose que l’on pouvait déjà trouver chez Mozart.

Pour poursuivre notre voyage, il est temps de passer à Franz Liszt et à l’un de ses chefs- d’œuvre, Funérailles. Étant très proche de Chopin, Liszt a été profondément influencé par le décès de son ami. Dans cette pièce, il rend hommage au compositeur polonais en utilisant, au milieu du morceau, un des motifs de sa Polonaise Héroïque. Cette pièce est formidablement écrite pour le piano, tout simplement parce que, à plusieurs reprises, nous avons l’impression d’entendre un orchestre et non pas un piano seul.

Chopin, pendant sa vie, pensait beaucoup à la mort du fait de son état de santé. La mort est présente tout au long de sa Deuxième sonate, et ce depuis la toute première note ! La fameuse Marche funèbre est sans aucun doute la partie la plus tragique de cette sonate mais, entre le premier mouvement et la marche, il a introduit un Scherzo lumineux et lyrique ; pour moi, ce scherzo constitue un joli rappel de tous les souvenirs chéris de sa vie. Et enfin, le Final est le mouvement le plus court et le plus impressionnant parce que c’est là où l’âme se détache du corps et monte aux cieux mais, très discrètement ! Ce dernier mouvement représente la vraie extinction de l’âme.

À ce moment-là, on est morts ! C’est le moment où les morts commencent à danser. La cloche sonne et toutes les personnes oubliées par les vivants se lèvent peu à peu de leurs tombes. Il est temps que les morts proclament que l’existence peut être éternelle. La fête commence avec la Danse Macabre de Camille Saint-Saëns. La mort n’est plus la fin de la vie mais le passage à une autre sphère. « Est-ce que la vie est juste un prélude à la mort et rien de plus que cela ? » Peut-être que oui… !

 

Texte d’après Konstantinos Alexopoulos

Programme

  • Kaija Saariaho (1952-)
    Prélude pour piano seul | 2007
  • Kaija Saariaho (1952-)
    Ballade pour piano seul | 2005
  • Frédéric Chopin (1810-1849)
    Sonate pour piano n° 2 en si bémol mineur, op. 35 | 1839
    Grave - Doppio movimento
    Scherzo
    Marche funèbre : Lento
    Finale : Presto
  • Franz Liszt (1811-1886)
    Funérailles en fa mineur | 1849
  • Camille Saint-Saëns / Franz Liszt / Vladimir Horowitz (1835-1921 / 1811-1886 / 1903-1989)
    La Danse macabre en sol mineur, op. 40 | 1874

Le Funèbre et le Macabre chez les Grands Romantiques

Samedi
16
Juillet
2022
20:00

Adresse

Cathédrale Sainte-Croix-des-Arméniens 13 Rue du Perche - 75003 Paris