

Le Romantisme à travers les âges
Présentation
Bien qu’il soit en troisième position dans son édition d’origine, le Quatuor n°3 en ré majeur opus 18 de Beethoven n’est autre que la première œuvre écrite par le célèbre compositeur pour quatuor à cordes. Les six quatuors de l’opus 18 n’atteignent certes pas encore la maîtrise stylistique de l’opus 59 et ils portent encore nettement l’empreinte de Mozart, mais il est indubitable qu’ils sont le produit d’un nouveau langage, propre au compositeur, et qu’ils ont été « décisifs » pour l’émancipation artistique de Beethoven.
Mis à part le final, qui fait preuve d’une vivacité pleine de fraîcheur, le Quatuor n°3 en ré majeur est une œuvre emplie de joie et de douceur. La plupart des indications de nuances visent à accentuer une certaine tranquillité, tandis que les fortissimos sont rares. Il en résulte un climat de rêverie méditative, comme une transcription musicale d’un état qui était souvent celui du compositeur dans son adolescence solitaire.
Le Langsamer Satz pour quatuor à cordes de Webern est écrit en juin 1905 mais ne sera ni publié, ni joué avant les années soixante. Il correspond à la fin de la première année d’études avec Schoenberg ; Webern est encore très marqué par la musique de Brahms, que son professeur prend souvent en exemple. On trouve dans cette pièce un sens très développé de l’écriture polyphonique avec la superposition de « trois pour deux » qui sera plus tard l’une des signatures rythmiques de Webern, ainsi que la conclusion sur un ppp déjà caractéristique.
Béla Bartók écrit son deuxième quatuor entre 1915 et 1917, c’est-à-dire près de huit ans après la composition de son premier. Le compositeur a considérablement gagné en maturité avec les chefs-d’œuvre qui jalonnent cette période, Le Château de Barbe-bleue et le prince des bois, et, surtout, la Suite pour piano opus 14, marquée par la musique arabe découverte lors de son voyage en Algérie. Ce Quatuor n°2 est constitué de trois mouvements organisés autour d’un allegro central d’influence populaire. Cette influence résulte de nombreuses expéditions de Bartók et de son ami Zoltán Kodály à travers la Hongrie dans le but de recueillir et de sauvegarder la musique populaire hongroise. Selon Kodály, une joie sereine, des gestes forts et barbares à la manière d’une danse folklorique ainsi qu’une tristesse profonde, caractérisent les trois mouvements du Quatuor à cordes n°2.
Programme
- Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Quatuor à cordes n°3 en ré majeur, op.18 n°3 | 1798 –1800
Allegro
Andante con moto
Allegro
Presto - Anton Webern (1883 – 1945)
Langsamer Satz, M. 78 | 1905
- Entracte ()
|
- Béla Bartok (1881 – 1945)
Quatuor à cordes n°2 en la mineur, op. 17 (Sz. 67) | 1915 – 1917
Moderato
Allegro molto capriccioso
Lento
Le Romantisme à travers les âges
Samedi10
Novembre
2018 18:00