Présentation

Les affres de l’Être s’expriment chez les compositeurs de tout temps mais peuvent être transcendées. Les trois compositeurs de ce programme partagent cet indéfinissable sentiment de menace imminente ; l’angoisse et le tourment règnent en maîtres sur leur musique. Néanmoins, leurs compositions après avoir magnifié les afflictions du monde, les vainquent.

La musique de Thierry Escaich, à la complexité brillante, a été qualifiée de « liturgie de l’angoisse ». Pourtant, les Lettres mêlées atteignent une apogée technique absolutrice. Lorsque Gabriel Fauré compose son Trio en ré mineur, il est atteint d’une surdité qui l’accable et qui le plonge dans un monde intérieur. Mais, comme une véritable rémission, cette œuvre s’incline en une ultime révérence à la vie et comme dernière quête vers un Ailleurs inaccessible. Enfin, Mendelssohn, dans son Trio n°2, alimente un discours haletant comme échappatoire désespérée à la détresse qui le guette avant d’exulter dans le dernier mouvement en une union majeure où la lumière illumine les dernières mesures.