Présentation

Ce programme résolument romantique s’étale dans le temps entre 1862/65 – années de composition de la Sonate n°1 en mi mineur, op. 38 de Brahms, et 1910/11 – période tourmentée pendant laquelle Vierne compose sa Sonate en si mineur, op. 27 après que la place de professeur d’orgue au Conservatoire lui ait échappé. Les pièces de Fauré (Elégie op. 24, Romance op. 69 et Sérénade op. 98) constituent une belle introduction à la musique romantique française de la fin XIXe et du début du XXe siècle de par leur complexité polyphonique, rythmique et contrapuntique mise au service de longues et fraîches mélodies. Si l’on a souvent reproché à sa musique de s’adresser de par sa complexité apparente aux élites de salon, Fauré reste l’un des plus brillants défenseurs de l’école française notamment grâce à une clarté harmonique et une subtilité toute opposée aux courants musicaux d’outre-Rhin. La célèbre Sonate n°1, op. 38 de Brahms témoigne par sa forme parfaite, sa fraîcheur et sa magnifique inspiration mélodique, de la gratitude du compositeur envers son ami violoncelliste Josef Gänsbacher, dédicataire de l’œuvre, qui est pour beaucoup dans la nomination de Brahms à la tête de la Singakademie de Vienne fin 1863. Enfin, la Sonate pour violoncelle et piano, op. 27 de Vierne, assez méconnue, révèle par ses affres profondes et ses vicissitudes les tourments intérieurs d’un compositeur presque aveugle de naissance et annonçant sa Symphonie pour orgue op. 28. Cette quasi cécité ne l’a cependant pas privé d’une carrière brillante, d’abord élève de Franck, de Widor puis titulaire jusqu’à sa mort en 1937 des orgues de Notre-Dame…