

Le voyage d\’hiver
Bianca Chillemi | Piano
Présentation
Les proches de Franz Schubert ont vécu avec angoisse la phase profondément dépressive traversée par le compositeur au début de 1827, au terme d’une période de latence créatrice. En février, le musicien s’attaque aux douze poèmes de Wilhelm Müller qu’une revue vient de publier sous le titre de Voyage d’Hiver. Travaillant en secret, à bout de forces, il déclare un jour à ses amis : « Je vais vous chanter un cycle de lieder sinistres (…). Ils m’ont beaucoup plus touché que d’autres. » La mort de Beethoven le bouleverse et il faut attendre l’automne pour le voir capable de se remettre au travail. Après avoir tant chanté le mouvement de l'eau, celui de l'errance, le mystère fluctuant de la nuit, Schubert trouve dans les poèmes de Wilhelm Müller une consonance à son désespoir. Les 24 Lieder ont été publiés en deux cahiers de douze Lieder chacun, en janvier et décembre 1828. Dans sa version originale, la première partie du cycle se referme sur elle-même en ré mineur, tonalité liée à la mort et la seconde s’achève en si mineur, devenu la mineur et créant la dissonance du triton. Cette organisation thématique témoigne à la fois d’une volonté très concertée de mener une réflexion personnelle et d’un souci architectonique visant à unifier le cycle de Müller. Il comprend plusieurs épisodes qui rythment la marche désespérée d'un homme trahi par sa bien-aimée. Franz Schubert nous livre ici une des plus belles et glaçantes mises en musique d'un cycle de poèmes…
Programme
Le voyage d\’hiver
Jeudi24
Avril
2014 10:30