Concert

Liszt à l’Opéra

Victor Metral |

Présentation

Parmi les nombreuses transcriptions et arrangements que Franz Liszt a réalisés pour pianos, se trouvent de nombreuses fantaisies et variations sur des thèmes d’opéras célèbres.

La paraphrase de concert sur Rigoletto de Verdi repose sur le quatuor de l’acte III de l’opéra, « Bella figlia dell’amore » (« Belle fille de l’amour »), dans lequel les personnages expriment chacun des émotions différentes : le duc exhibe une galanterie ardente, Maddalena rit mais lui résiste, Gilda est désespérée du manque de considération du duc et Rigoletto murmure des paroles vengeresses. Liszt le paraphrase dans un esprit d’improvisation : entourés de figurations pianistiques virtuoses, les différents thèmes ou motifs se combinent librement, entre une introduction et une coda. Les développements harmoniques sont également plus élaborés chez Liszt que chez Verdi.

Liszt compose avant tout la Sarabande et Chaconne sur Almira de Haendel pour plaire au public britannique. La sarabande écrite par Liszt est un ensemble de variations unifié qui précède la chaconne, une danse à trois temps. Cette œuvre anticipe les arrangements romantiques de Bach par Busoni dans sa grandeur globale, en particulier dans la transformation considérable de la sarabande.

L’œuvre Récitatif et Romance de Wolfram de Tannhäuser date de 1849, soit un an après la transcription de l’ouverture de ce même opéra. Bien qu’il s’agisse d’un ouvrage fait pour le salon, l’œuvre est très fidèle à la partition orchestrale.

Transcription de l’air final de l’opéra Tristan und Isolde, datée de 1867, Liebestod de Tristan et Isolde requière une grande technique pianistique. L’œuvre est très fidèle et suit constamment le fil mélodique de Wagner. Pour parvenir à restituer ce passage complexe, Liszt a usé d’une grande ingéniosité : outre les outils classiques du transcripteur (trémolos, arpèges), il fait appel à de nombreuses innovations (accompagnement en doubles croches ternaires alternées de soupirs). De la sorte, le pianiste peut faire cohabiter jusqu’à cinq voix en même temps. Le titre original de la fin de l’opéra de Wagner était Isoldes Liebstod (« Transfiguration d’Isolde ») et non pas Isoldes Liebestod (« Mort d’Isolde »), titre de la transcription. Mais celui-ci devint si célèbre que l’usage substitua au titre choisi par Wagner celui de Liszt.

Les Réminiscences de Norma de Franz Liszt sont d’une formidable virtuosité ; un quart d’heure de panache et d’explosions trapézistes. Cette démesure pianistique est à l’image du caractère orgueilleux, passionné et vindicatif de Norma de l’opéra éponyme de Bellini. Liszt rend ici hommage à la violence de la poétique de Bellini, à l’exaltation de ses personnages et à la grandeur tragique du sujet.

En 1861, deux ans après la création de l’opéra Faust de Gounod, Liszt compose Paraphrase de concert, valse sur Faust fondée sur la scène 5 de l’acte II. Liszt reste fidèle à la musique de Gounod tout en se l’appropriant. Il allonge l’introduction, ajoute des transitions aux harmonies parfois audacieuses, et cite le duo « Ô nuit d’amour » qui n’apparaît qu’à l’acte III.

Programme

  • Franz Liszt / Giuseppe Verdi (1811 – 1886 / 1813 – 1901)
    Paraphrase de concert sur Rigoletto |
  • Franz Liszt / Georges Friedrich Haendel (1811 – 1886 / Georges Friedrich Haendel)
    Sarabande et Chaconne de Almira |
  • Franz Liszt / Richard Wagner (1811 – 1886 / 1813 – 1883)
    Récitatif et Romance de Wolfram de Tannhäuser |
  • Franz Liszt / Richard Wagner (1811 – 1886 / 1813 – 1883)
    Liebestod de Tristan et Isolde |
  • Franz Liszt / Vicenzo Bellini (1811 – 1886 / 1801 – 1835)
    Réminiscences de Norma |
  • Franz Liszt / Charles Gounod (1811 – 1886 / 1818 – 1893)
    Paraphrase de concert, valse sur Faust |

Liszt à l’Opéra

Lundi
19
Juin
2023
20:00

Adresse

Cercle Suédois, Grand Salon 242 rue de Rivoli, 75001 Paris