Présentation

Ce programme représente une palette d’œuvres pianistiques allant du classique jusqu'à la fin du XXe siècle. Les Variations en fa mineur Hob XVII. 6 de Haydn font preuve de maturité dans l’écriture, toujours au service de la pensée et de l’expression, et annonçant déjà la ferveur du romantisme.

Les Novelettes op. 21 sont l’un des recueils pianistiques les plus considérables de Schumann, tant par leurs dimensions que par la richesse de leur contenu. Les pièces relèvent toutes du principe formel du rondo (refrains-couplets), le plus adéquat au kaléidoscope d’envolées brèves de l’inspiration schumannienne.

L’Arabesque en ut majeur op. 18 est également de forme claire. Entre lyrisme, poésie, subtilité harmonique, c’est une œuvre espiègle. Les Années de Pèlerinage renferment quelques-unes des pages les plus grandioses, les plus achevées du piano lisztien.

La Vallée d’Obermann est la pièce la plus longue et la plus élaborée du volume. Elle est préfacée d’une longue citation de Sénancour qui a écrit le roman autobiographique Obermann – portrait d’un homme solitaire à mi-chemin entre Rousseau et le Werther de Goethe. La partition, d’une éloquence pathétique, révèle de très belles audaces.

Le Prélude et fugue en sol mineur de Flyarkovsky a été créé pour le Concours Tchaïkovski en 1982. On y entend clairement des influences de chansons russes. Enfin, La Valse de Ravel est un « poème chorégraphique » commandé à l’origine par Serge de Diaghilev, fondateur des ballets russes. Conçue lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Ravel la qualifie de « tourbillon fantastique et fatal », somptueuse évocation de la grandeur, de la décadence puis de la destruction de la civilisation occidentale.