Présentation

Cette célèbre figure de style, astuce de la langue pour développer une idée en la décrivant aussi exhaustivement que possible, n’avait aucune raison de ne pas trouver son équivalent dans la littérature musicale du XIX^e siècle, au cours duquel l’expression des sentiments devient une question existentielle pour les auteurs.

C’est également le jeu auquel vont se prêter aujourd’hui Victoria Creighton (flûte) et Jean Redon (piano), en mêlant transcriptions d’époque et arrangements plus récents d’œuvres emblématiques du romantisme musical.

Œuvre de jeunesse de Richard Strauss, sa sonate pour violon et piano en mi bémol majeur a été composée entre 1887 et 1888, durant une période tumultueuse de sa vie sentimentale. Sa rencontre avec la soprano Pauline de Ahna, dont le musicien est tombé éperdument amoureux, et qui deviendra l’amour de sa vie, a coloré cette sonate d’émotions à la fois tendres et exaltés.

Si le terme de « paraphrase » était souvent utilisé par Franz Liszt pour désigner ses arrangements, c’est le terme « réminiscences » qu’il a choisi en 1841 pour nous raconter le destin tragique de Norma, la prêtresse grecque, et de son amour interdit, en utilisant des thèmes de l’opéra éponyme de Vincenzo Bellini, écrit dix ans plus tôt.

Première œuvre concertante pour violon, écrite en 1875 par Piotr Ilitch Tchaïkovski, la Sérénade mélancolique nous baigne dans une atmosphère intime d’un aveu à mi-voix de son bel canto revisité par le célèbre compositeur russe. Prenant son inspiration au cœur de l’histoire tragique d’un amour impossible au XIX^e siècle, la fantaisie sur des thèmes de la Traviata de Giuseppe Verdi présente un large éventail expressif, allant du lyrisme grandiloquent jusqu’au drame inéluctable.