Présentation

Le son. A l'époque baroque, le son, la manière de le retransmettre sur son instrument, son violon, son clavecin ou sa flûte, relève d'une science complexe. « De Quelle beauté serait le jeu de violon qui aurait en sa disposition la force du Jet-d'eau de Saint-Cloud ! » écrit Hubert Le Blanc en 1741, dans son pamphlet désespéré pour la sauvegarde de son instrument adoré, qui allait bientôt tomber dans un oubli de plus de deux siècles, la viole de gambe.

Il décrit alors, comme vif et sautillant et fait de coups sur les cordes, le jeu du grand maître de la viole, Marin Marais qui lui-même, s'inspira un jour des sons des cloches de l'église de Sainte-Geneviève du Mont pour en faire sa célèbre Sonnerie. Aujourd'hui, tandis que l'on exhume les partitions, les styles et les instruments de ces mêmes compositeurs, nous, interprètes de la musique ancienne et descendants des « pionniers du baroque », sommes confrontés à des questionnements éternels, et parfois nouveaux. Comment interpréter cette musique ? Devons-nous imaginer et retranscrire avec exactitude ce qu'elle pouvait être il y a 250 ans ou devons-nous et pouvons-nous nous laisser aller dans la passion et l'enivrement qu'elle exerce sur nos âmes de musiciens ?

NEVERMIND, dans un programme riche, autour de la sonate en trio française du début du XVIIIe siècle où interviendra le sixième Quatuor parisien du compositeur allemand Georg Philipp Telemann, se propose de partager avec vous la magie et la beauté d'un monde musical, redécouvert au milieu du XXe siècle.