

Pénombre [ANNULÉ]
Présentation
Une pratique courante de certains compositeurs des XIXe et XXe siècles était de se muer parfois en « éditeur » pour un poète, dans le sens où ces compositeurs regroupaient eux-mêmes des poèmes d’un même auteur et leur donnaient une unité musicale, ou bien, ils choisissaient de regrouper des poèmes en fonction de leur unicité textuelle. Dans les cycles ainsi formés, les similitudes pouvaient provenir d’un thème légèrement esquissé, d’une atmosphère, ou même d’une tonalité identifiable tout au long du groupe créé par le compositeur.
Les Fêtes galantes de Claude Debussy sur des poèmes de Paul Verlaine, n’ont pas d’unité musicale à proprement parler. Le premier recueil de mélodies comporte : Clair de lune, En sourdine et le poème plus léger, spirituel, dans le style de la « commedia dell’arte », Fantoches. Le deuxième recueil, composé treize années plus tard, comprend une intrigue, bien que le recours à la suggestion et à l’insinuation enveloppe le conte d’un voile de brume. L’histoire que ces mélodies racontent est celle de l’amour et du pouvoir mystérieux et terrible des relations amoureuses. Le début de ces relations est montré à travers de jeunes hommes naïfs avec lesquels flirtent de jeunes femmes (Les ingénus) ; puis le couple, dans Le faune, semble provenir d’une rencontre faite dans Les ingénus ; et finalement, le côté sombre de leur amour subsiste après la mort dans Colloque sentimental. Dans cette dernière mélodie, le ton est plus sombre, plus désespéré que dans les mélodies précédentes et le motif du rossignol de la toute première mélodie réapparaît, pour clore le cycle. Robert Schumann, probablement avec l’aide de Clara Wieck, a sélectionné des poèmes de Fichendorff pour ses Liederkreis op. 39. Dans ce cycle, certains voient des images autobiographiques car il regorge de descriptions romantiques de rossignols et de châteaux au clair de lune, de bois enchantés et de ruisseaux qui bruissent. Mais il est également traversé d’images inquiétantes de perte, de passage, d’absence et d’illusion. Les personnages sont souvent absents et la joie peut rapidement se transformer en vide. L’opus se termine par Frühlingsnacht (Nuit de printemps), un « happy end » souhaité, enthousiaste et révélateur. À la fin, la répétition de la phrase « Sie ist Deine, sie ist Dein ! » (elle est à toi, elle est à toi !) peut se rapporter à l’engagement longtemps souhaité avec Clara Wieck.
Maria Yulin
Programme
- Claude Debussy (1862 – 1918)
Fêtes galantes, Livre I, FL 86 (poèmes de Paul Verlaine) | 1891 - 1892
En sourdine
Fantoches
Clair de lune - Claude Debussy (1862 – 1918)
Fêtes galantes, Livre I, FL 86 (poèmes de Paul Verlaine) | 1904
Les Ingénus
Le Faune
Colloque sentimental - Claude Debussy (1862 – 1918)
Images (extrait du Livre I) | 1905
Reflets dans l’eau - Robert Schumann (1810- 1856)
Liederkreis (Cycle de chansons), sur des poèmes de J. von Eichendorff, op. 39 | 1840
In der Fremde (Loin du pays natal)
Intermezzo
Waldesgespräch (Dialogue dans la forêt)
Die Stille (Le secret)
Mondnacht (Nuit de lune)
Schöne Fremde (Beauté des lointains)
Auf einer Burg (Dans un château)
In der Fremde (Loin du pays natal)
Wehmut (Mélancolie)
Zwielicht (Crépuscule)
Im Walde (Dans la forêt)
Frühlingsnacht (Nuit de printemps) - Gabriel Fauré (1860 - 1911)
La bonne chanson, op. 61 (extrait, poèmes de Paul Verlaine) | 1894
L’hiver a cessé
Pénombre [ANNULÉ]
Jeudi06
Mai
2021 12:30
Adresse
Petit Palais, Auditorium Avenue Winston Churchill75008 Paris