Concert

Procession

Romain Dayez |
Paul Beynet |

Présentation

De la Révolution française (1789) à la séparation des Églises et de l’État (1905), la France politique et administrative s’est progressivement détachée de toute tutelle religieuse. Cependant, parallèlement, les artistes ou élites intellectuelles contribuent à une redéfinition du sacré dont les manifestations plurielles s’observent dans la naissance de divers courants, le Saint-simonisme en étant un des plus marquants. Cette « recomposition du sacré » se remarque encore « dans le lent passage d’une religion de la prescription […] à une religion de croyance personnelle » (Fureix et Jarrige) : si certains compositeurs, comme Franck, Chausson ou Caplet s’affirment catholiques, d’autres tels Massenet ou Chabrier, ont la foi du charbonnier, tandis que Saint-Saëns se juge athée malgré les nombreuses pièces religieuses qu’il nous laisse. En 1893, le critique dramatique Jules Lemaitre observait cette présence singulière – et diversifiée – du mysticisme dans les arts, en affirmant : « C’est très sincèrement qu’on vénère les grandes doctrines religieuses qui ont consolé et soutenu les hommes dans le cours des siècles. On aime les vertus et les rêves qu’elles ont suscités ; on aime les innombrables inconnus qui, dans le passé profond, ont fait ces rêves et pratiqué ces vertus […]. Mais enfin, cette piété retrouvée n’est, au fond, qu’un exercice de la sensibilité, et qui ne comporte ni la croyance à des dogmes définis, ni la reconnaissance d’une obligation morale. C’est un jeu voluptueux qui consiste à extraire des religions, pour en jouir, ce qu’elles ont de touchant, d’émouvant, de plastique, et finalement, de sensuel.

Jean-Christophe Branger, Université de Lorraine

Programme

Procession

Jeudi
18
Mai
2017
10:30
La billetterie de ce concert n'est pas ouverte.

Adresse

Cour des Grands Dépôts (Guise), Archives nationales 60 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris