Présentation

En guise d’introduction, le concert s’ouvre par l’Allemande de la Suite en la des Nouvelles suites de pièces de clavecin de Jean-Philippe Rameau. Le compositeur, esprit des Lumières, rationalise de manière synthétique et concise les fondements de la technique digitale, afin d’aider l’interprète à être plus libre dans l’expression de ses sentiments. Il expose dans cette pièce toute l’étendue de sa science de couleurs harmoniques et de narration. 
On retrouve cette narration dans le magistral cycle des Années de Pèlerinage de Franz Liszt.

Au cours de ses excursions, comme au hasard de ses lectures, le compositeur confie au piano ses impressions ; ainsi naissent 19 pièces destinées aux trois cahiers de l'Album d'un voyageur (1836) dans des pays « consacrés par l'histoire et par la poésie ». Après un tri sévère, certaines d'entre elles constituent la Première année de pèlerinage : Suisse, base de l'édition définitive de 1855. Liszt aspire à une communion avec les choses qui l'environnent, afin de restituer cette conscience à la fois dionysiaque et métaphysique de l'univers. La conquête du « moi » apparaît ainsi liée à la nostalgie d'un inaccessible absolu. Le compositeur y présente une vision du monde mêlée de littérature, d’art et de philosophie.

Rodolphe Menguy