

Reflets d’Europe : Allemagne, France un voyage musical
Présentation
S’ouvrant en une majestueuse improvisation suivie d’une fugue à trois voix, le Prélude et fugue BWV 870 en do majeur, de Johann Sebastian Bach, introduit le long voyage musical des 24 tonalités du deuxième livre du Clavier bien tempéré dont l’écriture du principal manuscrit date de 1744.
Composée en 1804, la Sonate n° 21 opus 53 dédiée au comte Ferdinand von Walstein est aussi connue sous le nom de Sonate de l’Aurore, symbolisant le tournant qu’elle représente dans l’œuvre de Beethoven, qui explore alors les possibilités de son nouveau piano à queue Érard. Elle est structurée en deux mouvements, comme les sonates n°19, 20, 24, 27 et 32, le deuxième mouvement ayant une mystérieuse introduction extrêmement dépouillée avec ses 28 mesures s’enchaînant au final.
Après Leipzig et Vienne, les Préludes de Debussy, La Cathédrale Engloutie et Ce qu’a vu le vent d’ouest nous emmènent jusqu’aux côtes bretonnes.
La Cathédrale Engloutie est basée sur une ancienne légende bretonne que raconte Ernest Renan : « Une des légendes les plus répandues en Bretagne est celle d’une prétendue ville d’Is, qui, à une époque inconnue, aurait été engloutie par la mer. […] Les pêcheurs vous en font d’étranges récits. Les jours de tempête, assurent-ils, on voit, dans le creux des vagues, le sommet des flèches de ses églises ; les jours de calme, on entend monter de l’abîme le son de ses cloches, modulant l’hymne du jour. » Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse.
Le deuxième Prélude, Ce qu’a vu le vent d’ouest, est inspiré par l’histoire racontée dans Le Jardin du paradis, un conte de Hans Christian Andersen : « Des forêts désertes où les lianes épineuses forment une haie entre chaque arbre, où le serpent aquatique se roule dans l’herbe humide, et où l’homme est de trop (…). Je regardais le fleuve qui jaillit du roc se changer en poussière et monter dans les nues pour y former l’arc-en-ciel. J’ai vu le buffle sauvage emporté par le torrent : une bande de canards le suivait sur l’eau, mais ils prirent leur vol en arrivant aux cataractes, tandis que lui fut entraîné au fond. Quel beau spectacle ! Transporté de joie, je soufflai une tempête avec tant de force que les vieux arbres furent déracinés et livrés au vent comme des feuilles. »
Au XXe siècle apparaît un courant pictural nommé l’abstraction lyrique, il est cité pour la première fois en 1947 et grandement influencé par l’impressionnisme, par exemple avec le peintre franco-chinois Zao Wou-Ki dans son hommage à Monet, ou encore avec Joan Mitchell. Celui-ci trouve ici son équivalent musical avec Dutilleux et sa saisissante Sonate opus 1 composée en 1948, dont est extrait son final, Choral et variations, dont la richesse de l’écriture en fait l’héritier de Debussy, Ravel et Fauré.
Programme
- Johann Sebastian Bach (1685 – 1750)
Clavier bien tempéré livre 2 Prélude et fugue en do majeur Bwv 870 | 1740
- Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Sonate n° 21 Waldstein, opus 53 | 1803 – 1804
Allegro con brio
Introduzione. Adagio molto
Rondo. Allegretto moderato - Prestissimo - Claude Debussy (1862 – 1918)
Préludes, Livre I | 1909 – 1910
La Cathédrale Engloutie
Ce qu’a vu le vent d’Ouest - Henri Dutilleux (1916 – 2013)
Choral et Variations | 1947 - 1948
Reflets d’Europe : Allemagne, France un voyage musical
Jeudi01
Juin
2023 12:30
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