Concert

Tableaux parisiens

Lilya Chifman |
Enguerrand Bontoux |
Ivan Foucher |
Trio Parhélie |

Présentation

On pourrait dire de certains compositeurs qu’ils sont des peintres tant leur esthétique sonore est faite de couleurs et de textures.

Le trio Parhélie vous propose de plonger dans des œuvres du début du 20e siècle, où l’esthétique musicale et picturale ne font qu’un.

Mel Bonis nous offre une magnifique aquarelle avec « Soir » et « Matin ». L’écriture très élaborée offre à nos sens l’atmosphère apaisante du crépuscule, le bruissement de feuilles, les chants d’oiseaux et les jeux de lumière sur les gouttes de rosée du matin. Les trois instruments se mélangent pour ne former qu’un discours d’une grande fluidité et d’une gracieuse finesse.

Les deux pièces de Lili Boulanger « D’un Soir Triste » et « D’un matin de printemps » sont d’une esthétique complètement différente, plus dense, plus âpre. Le même thème traverse les deux pièces, d’abord d’une profonde tristesse dans la pesante obscurité du soir, où les accords du piano sont comme des couches épaisses de peinture ; puis plus enjoué et aérien dans un matin iridescent aux harmonies lumineuses, animé par une danse très vive.

Et pour finir, une grande fresque : Le Trio de Ravel, l’un des plus grands chefs d’œuvres de la musique de chambre. Cette pièce, obscurcie par l’ombre de la première guerre mondiale, était considérée par Ravel comme une œuvre posthume au moment où il allait rejoindre les rangs de l’armée. Pourtant, malgré les allures de marche funèbre de la passacaille, c’est le caractère optimiste de Ravel qui domine le trio. On y retrouve tout ce qui lui est cher ; les danses aux rythmes d’origine basque, une pudeur d’expression, une transparence d’écriture alliée à des sonorités mordantes et des harmonies d’une rare richesse. Le final est un embrasement qui semble annoncer un cataclysme, à l’image de La Valse, mais qui se révèle être une explosion de joie pure.

La joie l’emporte sur tout, comme dans la dernière pièce écrite par Ravel avant sa mort. « Je bois à la joie » chante ainsi Don Quichotte.

Programme

  • Mel Bonis (1858 – 1937)
    Soir, matin op.76 | 1907
  • Lili Boulanger (1893 – 1918)
    D’un soir triste et D’un matin de printemps | 1918
  • Maurice Ravel (1875 – 1937)
    Trio en la mineur | 1914
    Modéré
    Pantoum
    Passacaille
    Final

Tableaux parisiens

Jeudi
18
Mai
2023
12:30

Adresse

Petit Palais, Auditorium Avenue Winston Churchill
75008 Paris