Présentation

Les trois sonates qui composent ce programme représentent autant de manières d’incarner l’homme dans sa nature, sa condition et sa culture.

Schubert, dans la Sonatine en la mineur, retranscrit l’émotion humaine dans toute sa complexité et son paradoxe. L’utilisation d’un mode mineur lui permet d’évoquer tour à tour la mélancolie, la douleur, la douceur, voire même l’espoir. Dans un langage simple, et dans un ancrage si typiquement viennois, il atteint l’universel et le plus profond de l'âme.

La 10^e sonate de Beethoven est la dernière de ses sonates pour violon et piano. Elle déploie une musique extraordinairement lumineuse, dans un apaisement presque pastoral. Elle revêt un caractère quasiment mystique, particulièrement dans son mouvement lent où la voix humaine s’élève au-delà de sa condition et de ses sentiments.

Quant à la Sonate en sol mineur de Debussy, écrite à la fin de sa vie, elle rassemble en trois mouvements à la fois le mystère, le lyrisme et l'inventivité des sonorités propres au compositeur. Des premières mesures – sorte de valse lente d'une nostalgie profonde – jusqu'au tourbillon qui nous emporte dans le final, les timbres et les harmonies éclairent et assombrissent le monde. Le second mouvement, « Fantasque et léger », voit surgir le personnage de Pierrot, figure de la Comedia dell‘Arte, et des rythmes de jazz, tandis que dans les premier et troisième mouvements apparaissent des évocations de chant grégorien, de scie musicale ou encore de rythmes espagnols…