

Vanités
Lise Charrin | Piano
Présentation
« Vanité des vanités, tout est vanité ». Cet aphorisme bien connu provient de lʼEcclésiaste, un des livres de lʼAncien Testament. La vanité, dans son sens premier, désigne le caractère de ce qui est vain, de ce dont la réalité́ ou la valeur est illusoire ; plus littéralement et plus poétiquement, « souffle léger, vapeur éphémère ».
Les vanités, en peinture, sont des natures mortes dʼun genre particulier, représentant, au moyen de lʼallégorie picturale, les objets-symboles dans lesquels lʼêtre humain a déposé ses valeurs, ses croyances, sa vie : fleurs, fruits, légumes, ustensiles divers, étoffes, vin, eau, livres, instruments de musique…et avec toujours, au milieu de ces objets symbolisant cette vie arcadienne, un crâne pour lui rappeler sa nature mortelle et renforcer le caractère illusoire des symboles contenus dans ces objets devenus, le temps dʼun tableau, de puissantes entités.
La musique est lʼune de ces puissantes entités, peut-être même la plus flagrante dʼentre elles, puisquʼelle glisse sur le temps, plus fluide quʼune étoffe, plus fluide quʼune eau ou quʼune liqueur, et quʼil est impossible de la fixer, de la tenir entre ses mains. Pour cette simple raison, ce concert eût pu mériter de sʼappeler « Vanités ». Mais la musique, malgré́ son caractère évanescent, parle, quand elle est chantée surtout ; et quand elle parle de fleurs, de fruits, de nourriture, de mort, dʼamour, de rêves, de temps, on assiste alors à une extraordinaire mise en abîme : un « souffle léger » parle et contient dʼautres « souffles légers » , une vanité́ parle d’autres vanités, et ainsi, par le plus grand des mystères, ces choses que lʼon croyait « vapeurs éphémères », du fait de lʼ addition et de la conjonction de leurs évocations et symboles, deviennent plus sacrées qu’une relique, et plus éternelles que la ronde des sphères.
Programme
Vanités
Jeudi26
Septembre
2013 10:30