Présentation

Malgré une chronologie incertaine, c’est probablement en 1827 que sont achevés les deux trios avec piano opus 99 et 100 de Franz Schubert, quelques années seulement avant sa mort à Vienne. Compositeur reconnu comme le maître incontesté du genre du lied, de la musique symphonique, des sonates pour piano et de la musique de chambre, Schubert nous a légué à la fin de sa vie, malgré la souffrance de la maladie, un des plus grands cycles de lieder, Winterreise (« Voyage d’hiver »), ses trois dernières sonates pour piano, sa 10^e Symphonie inachevée, ainsi que ses deux grands trios avec piano. Ce premier Trio opus 99 en si bémol majeur, composé de 4 mouvements, dégage l’ombre caractéristique de sa musique et nous emmène, grâce à ses mélodies simples et chantantes, dans un monde lumineux où le temps s’étire au son des divines et inlassables longueurs propres à son œuvre…

Né en 1833 à Hambourg dans une famille de musiciens modestes, Johannes Brahms apprend le piano et la composition dès son plus jeune âge. Enfant prodige, il donne rapidement de nombreux concerts, tout en étudiant l’œuvre de Bach, Mozart et Beethoven. Sa rencontre avec Robert et Clara Schumann sera fondamentale. Robert Schumann lui apportera un grand soutien dans le monde musical, considérant Brahms comme « le nouveau messie de l’art ». En 1862 il s’installe définitivement à Vienne où il restera jusqu’à la fin de ses jours. Son troisième trio avec piano est l’une de ses œuvres de chambre les plus courtes. C’est au bord du lac de Thoune (Suisse), durant l’été 1886, que Brahms le compose – simultanément à sa Sonate n° 2 pour violoncelle et piano (op. 99) et à sa Sonate n° 2 pour violon et piano (op. 100). Ce trio comporte 4 mouvements très riches et concentrés en une vingtaine de minutes. On y reconnaît un Brahms « mûr », conciliant une œuvre à la fois pleine d’intensité, fantasque, intime et passionnée.