Biographie

Sinami

« SINAMI » – Première étude sur le silence

SILENCE : Emprunté au latin « Silentium » qui vient du sanskrit Si-NÂMI, « ce qui lie ».

Le Silence est l’élément fondamental qui lie les mots.

Le Silence est l’élément absolu et précieux pour pouvoir lier musique et danse.

Le Silence n’est ni bruit ni son absence mais la condition non dualistique de plénitude et richesse où tous les sons sont contenus.

« Nous souhaitons que la musique et la danse explorent et mettent en lumière les strates silencieuses qui constituent l’être humain. »

« Notre but est de créer un spectacle où chacun peut se reconnaître, où le public peut s’immerger totalement dans la beauté de la mélodie et du corps en mouvement. Nous avons imaginé ce spectacle comme un hymne à la sacralité du “non verbal” en mettant en valeur, pour chacun de nous deux, nos attitudes à devenir des interprètes habités par la passion. »

Pour Jean Rondeau et Cosetta Graffione, l’univers sensoriel du mouvement et de la musique s’imprègne de silence. Un silence nécessaire. Il est le seul véritable instrument d’écoute au travers duquel ces deux artistes décident d’échanger une partie de leur être. Silence pour ne pas tomber dans l’exaspérant besoin de raconter quelque chose qui pollue aujourd’hui la communication quotidienne et artistique. Silence comme source intime de souvenirs, racontant aussi ce qu’un homme et une femme ne peuvent se dire, ce que les paroles ne peuvent expliquer.

 

RECHERCHE POÉTIQUE DU SILENCE : PIANO ET DANSE

La musique de Jean Rondeau, qu’il fait respirer de façon si personnelle et subtile, explore le silence et nous pose la question de savoir comment le silence s’exprime en un véritable son.

Ses mains s’approchent du clavier avec la délicatesse nécessaire, les yeux fermés, pour pouvoir écouter sa propre respiration avant de remplir à nouveau l’espace de musique.

Entendre le son et puis vivre le silence qui l’encadre est contemplation.

Puis naît la danse, s’enracinant au coeur de cette contemplation musicale, rendant alors visible ce qui est invisible : le silence dans le corps qui se meut.

Cosetta Graffione utilise un langage qui veut redonner sa voix au silence, nous démontrant comment la danse rend palpable et vivante la valeur du silence qui réside entre les mots et les pensées.

Au début du spectacle, après l’écoute d’un bruit qui gêne la scène pendant quelques minutes, Jean commence à créer son dialogue avec le silence qui soudain s’installe ; à partir d’une seule note, il ouvre le champ de la perception, pendant que Cosetta s’efforce de transposer la matière musicale en matière visible et silencieuse.

La danse devient une musique des yeux, elle obéit aux mêmes lois avec ses lignes, rythmes, harmonies. Parfois c’est Jean qui donne au corps de la danseuse la clé privilégiée du silence, à d’autres moments, c’est elle qui affirme son corps comme instance de perception et de compréhension silencieuse de l’art. Qu’il s’agisse d’une note ou d’une séquence rythmique soutenue, on constate une adéquation parfaite entre le souffle de la chorégraphie et la musique. La danseuse réagit à l’impact rythmé comme s’il faisait partie d’elle-même, tel le prolongement d’un réflexe inné.

Biographie mise à jour le 9 septembre 2014.