Dans ces trios russes, Tchaïkovski et Chostakovitch nous offrent deux hommages saisissants, suite à la perte d’un ami musicien.
Plus mélancolique que funèbre, sans tragédie, le Trio en la mineur, op. 50 de Tchaïkovski surprend par ses dimensions insolites (il est presque aussi long que la Symphonie Pathétique) et par sa forme : deux vastes volets qui ne s’apparentent guère à l’ordonnance traditionnelle. Le compositeur redonne vie, dans onze variations, à des souvenirs et à la personnalité de son ami pianiste Nikolaï Rubinstein.
L’élégiaque Trio n°2 en mi mineur, op. 67 de Chostakovitch s’inscrit dans la tradition de Rachmaninov et Tchaïkovski. Créé à la mémoire de son meilleur ami, le musicologue Ivan Sollertinsky, il nous révèle un paysage sonore désolé, auquel succède une danse macabre déchirante.